La Chapelle Sainte Anne de Noyal

C’est en 842 que le village de Noyal a été donné aux moines de Redon. L’origine du nom de Noyal proviendrait de NODA: le marécage .

La chapelle est mentionnée en 1647, on y allait en pèlerinage jadis en l’honneur de St Aaron ermite pieu rencontré par St Malo sur les bords de la mer .En 1886, il est précisé que la chapelle était entourée de son propre cimetière et qu’elle était considérée comme «frairienne» qui signifie fraternité, fratrie et elle était dédiée aux réunions des habitants du village.. C’est-à-dire que la chapelle en Bretagne, dans un hameau est entretenue désormais par des associations dites «frairies». C’est la seule chapelle communale de la commune de Sixt-sur Aff et elle est située au cœur du village de Noyal.

La construction de la chapelle actuelle date de 1895 sous le rectorat de l’abbé Raval .

Selon Guillotin de Corson, historien créateur du «Pouillé», Sixt comptait 4 chapelles frairiennes : St Jacques du village de Crésolian en 1588 (détruite), St Denis de Belle-perche 1571 (détruite), St Joseph de la Querche 1700 (détruite) et Sainte Anne de Noyal entièrement reconstruite au 19ème siècle. Autrefois, on y venait en pèlerinage en l’honneur de St Aaron qui était un ermite pieux rencontré par Saint Malo sur les bords de la mer.

Désormais cette chapelle est dédiée à Sainte Anne, mère de la vierge Marie et patronne vénérée de tous les bretons. C’est en 1954 que sont positionnés les vitraux colorés, les gouttières sont installées et le calvaire avec le Christ en fonte bronzée est édifié en face de l’entrée de la chapelle. Six cèdres sont plantés en 1967 pour agrémenter l’édifice et donner de l’ombre lors des célébrations en plein air. Ces derniers entourent la chapelle comme s’ils la protégeaient…

En 1901 fût placé l’autel, œuvre de Mr Harel ébéniste  à Redon, ainsi que la statue de Ste Anne qui le surmonte. Les vitraux sont de messieurs Lecomte et Collin de Rennes. Les premiers bancs sont d’Arsène Cheval, menuisier du bourg. Le mur de clôture de l’enceinte fut construit en 1929 sous la direction de Mr L’abbé Daniel, vicaire et des tilleuls sont plantés. Pendant la seconde guerre mondiale, la cloche servait à avertir les jeunes gens désignés pour le service du travail obligatoire de l’arrivée des gendarmes. Ils avaient ainsi le temps de se dissimuler. En 1954, les travaux de réfection ont été entrepris et menés rapidement. La voûte et les murs se sont rajeunis, tandis que les vitres coloriées venaient égayer le petit sanctuaire de teintes chaudes et variées. Six bancs neufs travaillés dans le style des anciens par un menuisier du village (Mr Pierre Rocher) ont complété le mobilier. A l’extérieur les gouttières et les bannières ont été posées et pour couronner l’ouvrage, un calvaire en simili-granit avec son Christ de fonte bronzée se dresse sous les tilleuls et les acacias, en face de l’entrée de la chapelle. L’ensemble est d’un bel effet. Au milieu des année 1980 , les travaux de couverture de la toiture sont financés par la  municipalité de Sixt-sur-Aff.

 En 1992 ,de gros travaux de rénovation ont été entrepris par la municipalité: la voûte intérieure en bois, le sol avec les tommettes, les joints et l’éclairage…Le centenaire de la chapelle fut célébré à la fête de Juillet 1995. La municipalité marque ce centenaire en offrant un élément d’ornement pour cette chapelle. Après réflexion, l’association a opté pour un autel pouvant servir aux célébrations extérieures. Les membres du comité  assistés de l’abbé Roger Blot ont choisis plusieurs artisans de la région comme Mr Renaud, menuisier à St Just. La sculpture centrale a été réalisée par Mr Avoine Patrice, sculpteur à La Gacilly qui a sculpté une Ste Anne de grande beauté et qui, les bras ouverts semblent  nous accueillir.

C’est une très jolie façon de nous présenter la patronne des bretons. Mr Claude Guille , un artiste peintre a assuré le décor de l’autel. L’autel a été présenté au public en 1998 à l’occasion de la messe célébrée pour le pardon de Ste Anne, par le Père Roger Blot (chargé du patrimoine religieux diocèse de Rennes) assisté du père Etienne Gaultier (Père de la Salette) du Père Bernard Neveu en présence du Père Jean-Baptiste Geoffroy.

C’est en 2003 que les statuettes de Sainte Anne et Sainte Marie sont positionnées dans les niches de la façade.

Des pierres d’ardoise de schiste viennent renforcer le muret de l’enceinte en 2005. L’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite est permise depuis 2010 avec le petit chemin en béton et en pente douce. C’est aussi à cette année là que les hortensias sont plantés et l’électricité est mise aux normes. Le portail et les portillons en bois sont changés en 2011 pour faciliter l’entretien.

A découvrir sur la commune de de Sixt-sur-aff :

• Le site de la Roche
• La grotte de Sixt
• Le château de Bezyl
• Le château de la Haye du Deron
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• Le manoir du bois Orhant
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• Le manoir de l’Hermitage

Le petit Jésus des tranchées

C’est le trésor de la chapelle Sainte Anne confié en 2009 au comité qui aujourd’hui en est le gardien.

Cet objet n’a pas de valeur mais il est chargé d’histoires.

Le petit Jésus des tranchées

Le personnage : Simple petit Jésus des crèches de Noël                     en plâtre, une statue sale, amputée d’un pouce, sans intérêt artistique.

Son histoire :Durant la guerre 14-18, un prêtre de Saint-Méen, mon pays natal, est mobilisé comme aumônier dans une unité d’infanterie.

Il vit les peurs, les angoisses, les horreurs des poilus.

Chaque 25 décembre, profitant du silence des armes, il parcourt les tranchées. Il y apporte un peu de chaleur de Noël.  Il vient avec ce petit Jésus convoyé dans une grande poche de sa capote militaire, bien calé  au milieu des paquets de tabac et autres choses humblement partagés en pareille circonstance. D’où son aspect assez sale.

         Représentez-vous ces hommes agglutinés autour de cette statuette ? Les regards posés sur elle. La souffrance silencieuse, la pensée des leurs, la peur, enfin de se voir dès le lendemain confrontés à l’angoisse et à la mort. Cette statue banale est lourde de tous les drames humains qu’elle a côtoyés. Qui a connu le fracas des armes comprendra. Puissent les autres faire preuve, au moins, d’un légitime respect.

      De Verdun à Sixt :

 Originaire de Saint-Méen et gravement malade, le Père LEMOINE est venu finir ses jours à la Maison Mère des Sœurs de L’Immaculée. Le dimanche, j’y servais la messe. C’était, à chaque fois, l’occasion de lui rendre une visite. En période de Noël, j’apercevais ce petit Jésus sur sa table de nuit. Immanquablement il nous narrait quelques faits de ce temps. A l’évidence, cette statuette, dans sa pauvreté concentrait en elle-même tout le drame des centaines         d’êtres humains victime de la folie des dirigeants.

         Plus de vingt ans après, il restait en communion avec eux.

         Puis la vie nous a séparés. En 1992, curé de Saint-Martin de Rennes, je retrouve sa nièce comme paroissienne.                               A la fin de sa vie, elle m’a confié ce témoin de tant de douleurs et d’espoirs. Je l’ai reçu au titre de mémoire historique et d’une réalité vécue dans les tranchées.

        A mon tour, sentant ma fin approcher, après avoir prié et réfléchi, j’ai pensé proposer la garde de ce témoin au Comité Sainte Anne en Noyal, voici pourquoi :

Ce comité tient un juste équilibre entre conservation du passé et évolution vers l’avenir. Il est capable de préserver le passé sans s’y enfermer donc d’avancer sans se couper de ses racines.

Par ailleurs, en ce temps où la foi est si attaquée, il reste assez fort pour maintenir les valeurs chrétiennes reçues de nos parents.

Il me semble bien placé pour assurer la conservation de ce petit document si chargé d’espoir.

 S’il ne convient pas dans la crèche moderne de Sainte Anne, il pourra toujours trouver une place là où on voudra réfléchir à l’aspect  détestable de la guerre.

         Avec mon amitié,    

L’abbé Joseph Leroux 21/12/2009

Le visage de Sainte Anne